"Super Alu" à LA TRIBU DES OISEAUX

À la célèbre question de Lamartine, « objets inanimés, avez-vous donc une âme ? », Jocelyn Rousseau aurait probablement haussé les épaules, sur le mode 
« ben voyons ! Ils en ont tous plusieurs, des âmes !… »
Et en effet, à travers la constance de la matière-aluminium, c’est à un élargissement sinon même à une réouverture du regard que nous convie Jocelyn. La résurrection qu’il off re à d’humbles objets utilitaires est vraiment cathartique. Une passoire se fait abat-jour, un moule
à gâteaux queue de paon, des écumoires transmuées en élytres jouxtent des fourchettes-pattes, en des créations si cohérentes et convaincantes qu’il faut souvent un moment de ré flexion avant d’identifier l’origine des composants. La série des « créatures » est
particulièrement démonstrative à cet égard, d’autant que s’y estompent les frontières entre sculpture, luminaire, jouet, insecte, totem, et tout ce que vous y projetterez d’autre.
Cet estompage des frontières, cette reviviscence du regard, cette
capacité au réemploi, donc à la métaphore, ne sont-elles pas typiquement des qualités poétiques ? Voilà, le mot est trouvé : Jocelyn est essentiellement un poète… et qui, selon moi, vaut largement Lamartine !… Pierre DUTEY, avril 2013

 
Jocelyn Rousseau